Le refuge de petites et grandes espèces

Excursion du Cercle des ambassadrices et ambassadeurs : 11 au 13 septembre 2025

Coucher de soleil, Forêt Blue Lake, Arche de Frontenac, Ont. (Photo Rob McRae/CNC)

Interrogé sur l’importance des 171 000 hectares de forêts, de milieux humides et de lacs qu'abrite l'arche de Frontenac, située juste au nord de Kingston (Ontario), Rob McRae répond par une question : « Vous préférez la version longue ou courte de ma réponse? », dit en riant le directeur de programmes de CNC pour l'Ontario.

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L’histoire de Rob met en vedette Alice, un orignal de plus de 300 kilos qui a quitté le parc Adirondack situé dans l’État de New York (É.-U.) il y a 25 ans. Une équipe de recherche a suivi ses déplacements alors qu’elle traversait le fleuve Saint-Laurent à la nage pour entrer au Canada, qu'elle évitait la circulation sur l'autoroute 401 en Ontario et qu’elle atteignait finalement le parc provincial Algonquin (Ont.), 2 ans plus tard et à 570 kilomètres de son point de départ.

« C'est un formidable récit de connectivité », explique Rob. « Le périple réussi d’Alice a démontré la valeur de l’arche de Frontenac », un habitat vital, connue sous le nom d’A2A, qui relie les forêts du nord du parc provincial Algonquin à la chaîne des Appalaches, dans l’est de l’Amérique du Nord.

Sans cette mosaïque de forêts protégées, de lacs et de panoramas rocheux interconnectés (et avec beaucoup de chance!), Alice n’aurait jamais pu achever son périple.

Les forêts de grands feuillus de l’arche de Frontenac sont tout aussi importantes pour la minuscule paruline azurée. Cet oiseau chanteur de 10 grammes se reproduit dans l’arche, puis entreprend une migration sur plus de 5 000 kilomètres pour passer l’hiver dans la cordillère des Andes, en Amérique du Sud. Espèce déjà menacée, son avenir dépend de la conservation des cinq différentes régions forestières qui font de l’arche de Frontenac l’une des régions les plus riches en biodiversité au Canada et l’un des plus importants corridors forestiers d’Amérique du Nord.

La richesse de l’environnement naturel de la région est importante pour un très grand nombre d’espèces menacées et rares à l’échelle mondiale, si bien qu’elle a été reconnue comme réserve de biosphère par l’UNESCO, en 2002.

Le rôle de Rob et de son équipe est de trouver un équilibre entre la conservation de ces grands blocs d’habitats précieux et l’essor rapide de la construction de logements et des activités de loisirs comme la randonnée, le camping, la pêche et le cyclisme.

« Il est tentant de penser que pour protéger l’environnement, il faut séparer la population du territoire, mais les humains font aussi partie de cet écosystème » , explique Megan Quinn, coordonnatrice de la biologie de la conservation à CNC en l’Ontario. « Nous voulons que la population se sente incluse dans ces terres. C’est en partie pour cette raison que nous protégeons le territoire; c’est pour le bien de la biodiversité, mais aussi pour celui de la population. »

Les membres du Cercle des ambassadrices et ambassadeurs auront la chance de voir comment CNC maintient cet équilibre lors d’une visite de l’arche de Frontenac qui se tiendra du 11 au 13 septembre 2025. Vous compterez parmi les toutes premières personnes à profiter des 1,2 kilomètre de rivage de la réserve naturelle du lac Christie, nouvellement acquise par CNC, au nord de Westport. L’excursion comprendra une visite de la réserve naturelle Hawkridge de CNC, qui abrite un écosystème rare de landes rocheuses et de pins rigides, que l’on ne trouve que dans cette petite région de l’Est de l’Ontario.

Avec l’acquisition du site de 178 hectares du lac Christie en janvier dernier, CNC possède et gère maintenant 3 320 hectares dans l’arche de Frontenac, en plus de contribuer à la protection de 2 985 hectares supplémentaires d’habitat dans la région.

CNC a pour objectif de continuer à développer le réseau A2A en établissant des partenariats avec des gouvernements, des Nations et communautés autochtones, des fiducies foncières, des propriétaires privés et la station biologique de l’Université Queen’s, qui mène des activités de recherche, d’éducation et de sensibilisation dans l’arche, souvent avec l’appui de membres du personnel de CNC.

« Notre objectif est de conserver 500 hectares supplémentaires, voire plus, d’ici 2028 », affirme Rob. Le travail de CNC aidera les espèces sauvages de la région : oiseaux migrateurs, chauves-souris, insectes et animaux à grand domaine vital comme l’orignal, l’ours noir, le loup de l’Est et le pékan, à disposer de plus d’espace pour se nourrir, nicher, se reproduire, se déplacer et prospérer.

Le périple d’Alice est à l’origine du premier appel à l’action, mais le travail de CNC est loin d’être terminé.

« Nous devons protéger et restaurer ce remarquable endroit pour que d’autres espèces sauvages puissent suivre ses traces. »

Pour plus de détails sur l’itinéraire de l’excursion du Cercle des ambassadrices et ambassadeurs et pour réserver votre place à la visite du 11 au 13 septembre 2025, écrire à evenements@conservationdelanature.ca.