Île Pelée
Milieu humide restauré, île Pelée, Ont. (Photo CNC)
Restauration de terres dans l’extrême sud de l'Ontario
Le plus grand projet de restauration de Conservation de la nature Canada dans le lac Érié
L'île Pelée, qui est le territoire habité le plus au sud du pays, est aussi la plus grande des îles de la partie ouest du lac Érié (Western Lake Erie Islands). Cet archipel est composé de 22 îles qui s’étendent de la frontière de l'Ohio (É.-U.) à l'Ontario. Les 9 îles canadiennes de l’archipel, qui comptent parmi les zones les plus riches en biodiversité au Canada, abritent une forte densité d'espèces rares. Elles comprennent également deux zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) à l'échelle mondiale.
Échinacée à tête grise, Île Pelée, Ont. (photo CNC)
L'île Pelée abrite de nombreuses espèces rares et en péril, notamment le monarque, le renard gris, la paruline à poitrine rayée, le frêne bleu, la couleuvre d'eau du lac Érié et la couleuvre bleue. Certaines de ces espèces se trouvent à la limite nord de leur aire de répartition, ce qui signifie qu'au Canada, on ne les trouve que sur l'île Pelée.
C'est pourquoi, depuis plus de 25 ans, Conservation de la nature Canada (CNC) travaille à la conservation de cet endroit spécial. À ce jour, CNC a conservé plus de 425 hectares de rivages, d'alvars et d'habitats forestiers rares à l'échelle mondiale, ce qui représente plus de 10 % de l'île.
Tout récemment, nous avons achevé un vaste projet de restauration qui comprenait la création d’un milieu humide de 25 hectares, la restauration de 8 hectares d'habitat des hautes terres, la lutte contre le roseau commun envahissant et la création de nouveaux sentiers et de panneaux d'information pour accueillir les visiteurs de l'île et la communauté locale dans cet endroit si spécial.
Il y a plusieurs années, CNC a entrepris de transformer d’anciens champs agricoles en prairies indigènes florissantes et en petits milieux humides. À de nombreux endroits, ces terres agricoles marginales étaient déjà assez humides et il était clair pour notre personnel qu'elles avaient autrefois été des milieux humides. Aujourd’hui, ces habitats restaurés regorgent d'animaux sauvages, y compris des espèces en péril comme le monarque et la tortue serpentine.
En bref
Petit renard gris (photo Ken Canning)
Localisation : île du lac Érié, à 32 kilomètres au sud de la rive (Leamington).
Types d'habitats : alvars, forêts, milieux humides restaurés, dunes et plages
Superficie : 4,121 hectares (10,183 acres)
Espèces : renard gris, paruline polyglotte, frêne bleu, couleuvre d'eau du lac Érié , couleuvre agile bleue, canard branchu, grand héron, tyran tritri, hirondelle noire, viréo à tête bleue
Création de notre plus vaste milieu humide à ce jour
Réserve naturelle Florian Diamante avant les travaux de restauration des milieux humides, Île Pelée, Ont. (Photo Jill Crosthwaite/CNC)
En 2018, CNC et Canards Illimités Canada se sont associés pour créer un vaste milieu humide de 25 hectares sur l'île Pelée.
En regardant autour de vous dans la réserve de nature Florian Diamante, vous constaterez que le paysage est en grande partie constitué de terres agricoles. Avant la colonisation européenne, l'île était en fait un ensemble de petites îles reliées par des marais. À la fin des années 1800, des canaux ont été creusés et des stations de pompage ont été installées pour assécher les marais. Jusqu'en 2020, le marais que l'on peut aujourd'hui observer depuis l'affût était cultivé pour la production de soja. Les cartes historiques datant d'avant l'assèchement du marais montrent que la lisière des arbres à l'est correspondait à la limite de l'ancien marais.
Bénévoles plantant des arbres pendant les travaux de restauration du milieu humide de la réserve naturelle Florian Diamante, Île Pelée, Ont. (Photo Jill Crosthwaite/ CNC)
Ce champ nous a offert une excellente occasion de restaurer une partie de l'habitat humide disparu. En 2018, CNC a embauché une équipe de spécialistes pour élaborer un plan visant à créer autant de milieux humides que possible sur ce site. Ce plan prévoyait la construction d'une berme de 1,5 kilomètre à partir de l'argile extraite du bassin humide afin de créer un milieu humide de 24 hectares. Il s'agirait du plus vaste projet de restauration de milieux humides de CNC en Ontario.
En raison de l'ampleur du projet, l'année 2019 a été consacrée à la collecte de fonds et à la planification. En 2020, nous avions réuni les fonds nécessaires auprès d'un large éventail de donateurs privés, gouvernementaux et d’entreprises, ce qui nous a permis de commencer les travaux à l'automne 2020.
À l'intérieur de l'observatoire de la faune de la réserve de nature Florian Diamante (photo Gen Pintel/ CNC)
La construction a pris plusieurs mois. Il a fallu briser les anciens tuyaux de drainage et construire la berme. La couche arable a été retirée de l'emplacement de la berme et une tranchée a été creusée sur toute sa longueur. La sous-couche argileuse a été excavée à l'intérieur du futur bassin du milieu humide et compactée, puis accumulée pour former un noyau argileux recouvert de terre végétale. Cela contribue à solidifier la berme pour que, une fois que la végétation s’y soit installée, elle puisse supporter le poids de l'eau dans le milieu humide une fois rempli.
Cache d’observation de la faune, Réserve de nature Florian Diamante, Île Pelée, Ont. (photo Jill Crosthwaite/CNC)
Bien que la pluie soit la seule source d'eau, une partie du milieu humide comprend une structure de contrôle de l'eau intégrée à la berme. Cela permet de contrôler le niveau de l'eau, afin que le milieu humide ne se remplisse pas trop rapidement. Elle permet aussi d’éventuellement drainer une partie de l'eau afin de créer différents types d'habitats, comme des vasières pour les oiseaux de rivage.
Réserve naturelle Florian Diamante, Île Pelée, Ontario (Photo Gen Pintel/CNC)
La berme et tous les milieux humides surélevés environnants ont été plantés d'espèces indigènes récoltées manuellement. Nous avons pris soin de ne nous approvisionner qu'en semences locales, car il peut y avoir des différences génétiques entre les plantes de l'île Pelée et celles du continent. Nous avons aussi fait appel à une pépinière locale pour donner un coup de pouce à certaines de nos semences en les cultivant sous forme de semis qui ont ensuite été plantés par des bénévoles.
La dernière étape a été d’accueillir les visiteurs. Au début de 2023, la construction de la cache d’observation de la faune a été achevée. Un sentier a aussi été aménagé autour du milieu humide afin de la relier à un sentier existant. Il a fallu 5 ans entre le début de la planification et l'achèvement de ce projet, mais le travail ne s'arrête pas là! Nous continuerons à entretenir la berme, l'observatoire et le sentier, tout en surveillant les espèces envahissantes comme le roseau commun.
Nous espérons que vous pourrez voir ce site grandir et changer au fil des ans. Pour soutenir notre travail de gestion durable sur l'île Pelée et dans toute la province, il est possible de faire un don en cliquant sur le lien ci-dessous.